Damien François, Responsable Filières Alter Eco, s’est rendu au mois de mai en République Dominicaine et nous fait un point sur le projet Cacao Forest, soutenu entre autre partenaire, par Alter Eco.
Dans un contexte de croissance de la demande, la République Dominicaine, principal exportateur mondial de cacao bio, doit faire face au dérèglement climatique qui perturbe la production et les récoltes. Face à ces aléas, la question de la résilience des exploitations cacaoyères devient de plus en plus pertinente.
L’étendue territoriale des producteurs ou encore la capacité de fermentation et de séchage des fèves collectées constituent un premier niveau de résilience. Mais c’est bien au niveau de l’exploitation que se situent les principaux enjeux de durabilité.
Près de 25% des membres de la coopérative FUNDOPO sont regroupés dans la zone de Villa Altagracia au sein de la province de San Cristobal, l’une des régions du pays où les rendements cacaoyers sont les plus faibles. Les producteurs ont donc choisi depuis longtemps de ne pas dépendre uniquement du cacao. Ils investissent massivement dans les cultures vivrières afin de dégager des revenus grâce à des activités non agricoles.
FUNDOPO soutient depuis plusieurs années ses membres dans le renouvellement des plantations. La fondation se heurte aux réticences des producteurs à modifier les techniques traditionnelles et à intensifier leur système de production. Le vieillissement du verger s’accentue et les revenus générés par le cacao restent peu attractifs pour la nouvelle génération.
Dans ce contexte, le programme CACAO FOREST a immédiatement reçu l’adhésion de FUNDOPO. En effet, le programme donne une assise scientifique aux systèmes cacaoyers agroforestiers ce qui valorise les pratiques et le savoir-faire des producteurs. De plus, l’élaboration des modèles (prototypes de cacaoyères) se fait avec leur participation. D’autre part, la création de débouchés commerciaux pour les produits associés au cacao offre une solution pratique, porteuse de résultats immédiats.
Devant l’enthousiasme des groupes de producteurs rencontrés, nous avons senti qu’une dynamique positive s’était créée autour du projet. Elle se concrétise par l’accueil de Martin (CIRAD) et Alexandre (TFT) dans les locaux de FUNDOPO, récemment édifiés grâce à la prime du Commerce Equitable mais également par l’approfondissement des échanges et l’émergence de nouvelles idées : modules de formation sur la vie du sol, création de valeur ajoutée sur les fruits, etc…
Ces prochains mois, le projet va entrer dans le vif du sujet avec la réalisation des ateliers participatifs de modélisation. Nous sommes impatients d’en découvrir la teneur et les résultats et souhaitons à Martin le meilleur pour mener à bien son travail.